Louis Philippe (1773-1850) fut roi des Français de 1830 à 1848. Bien que son régime autoritaire ait été renversé par la Révolution de février, son règne a été marqué par la prospérité intérieure, la stabilité et la fécondité intellectuelle.
Né à Paris le oct. 6, 1773, Louis Philippe est le fils aîné de Philippe égalité, duc d’Orléans. De 1785 jusqu’à l’exécution de son père (Nov. 6, 1793), il était connu comme Duc de Chartres, puis comme duc d’Orléans et chef de la branche cadette de la famille de Bourbon.
En 1790, le duc rejoint le Club des Jacobins et après 1792 se pose en républicain. Lieutenant général à 18 ans, il combat à Valmy, Jemappes et Neerwinden. Mais, aliéné par la Terreur, il rejoint Charles François Dumouriez dans un complot visant à renverser la République. L’armée, cependant, refusa de les suivre et, le 5 avril 1793, ils désertèrent.
Pendant les 2 décennies suivantes, le duc séjourne en Suisse, en Amérique, en Angleterre et à Malte avant de réparer en 1809 en Sicile, où il reste jusqu’à l’abdication de Napoléon. Pendant ce temps, le juste milieu devient la maxime qui guide ses actions politiques : il s’abstient prudemment de se livrer aux intrigues de Dumouriez ; et il reste à l’écart des émigrés pendant que lui et son cousin Louis XVIII se réconcilient.
Lorsque Louis-Philippe rentre en France en 1814, Louis XVIII l’élève à la pairie, le nomme colonel général de Hussards et lui restitue tous les biens séquestrés de la famille qui n’ont pas été vendus — une restitution qui le rend riche. Mais ses attaques contre les ultraroyalistes ont conduit en 1815 à un exil de 2 ans en Angleterre. À son retour, il cultive la popularité en faisant du Palais-Royal le foyer des libéraux, en s’habillant en bourgeois (portant des pantalons longs au lieu de culottes aux genoux), et en envoyant ses fils à l’école publique. Il se promenait même dans les rues des quartiers populaires de Paris et s’arrêtait fréquemment pour discuter avec les ouvriers. Ainsi, lorsque la Révolution de 1830 renversa Charles X, les deux classes étaient prêtes à élever le duc sur le trône vacant. Le 7 août, la Chambre des députés le proclame » Roi des Français « . »
Alors que le « roi citoyen » consolidait sa position, il libéralisait la Charte de 1814 et augmentait l’électorat de 90 000 à 170 000. Mais malgré toute l’astuce de Louis-Philippe, il aimait le pouvoir personnel autant que les Bourbons l’avaient; il voulait gouverner aussi bien que régner et ne ferait aucun compromis pour répondre aux besoins d’une société en mutation. En septembre 1835, il musela la presse et refusa d’autoriser le suffrage. Les libéraux et les nationalistes étaient également insatisfaits de sa politique étrangère non interventionniste. En outre, après 1840, le roi et son premier ministre conservateur, François Guizot, recourent à la corruption pour vaincre l’opposition croissante dans les Chambres. Mais c’est le refus obstiné de Louis-Philippe de parrainer des réformes électorales qui a précipité la Révolution de février. Paris s’est élevé contre lui le février. 22, 1848, et 2 jours plus tard le conduisit à nouveau en exil anglais. Il a vécu à Claremont jusqu »à sa mort le août. 26, 1850.
Pour en savoir plus
La meilleure biographie de Louis Philippe en anglais est Thomas E. B. Howarth, Citizen-King: The Life of Louis-Philippe, King of the French (1961). Pour une synthèse savante et à jour de l’ère orléaniste, voir Paul H. Beik, Louis Philippe et la monarchie de juillet (1965). David O. Evans donne une excellente analyse des mouvements intellectuels du règne dans son Romantisme social en France, 1830-1848: Avec une Bibliographie critique sélective (1951). □