Tranche de vie

Dans le langage théâtral, le terme tranche de vie fait référence à une représentation naturaliste de la vie réelle, parfois utilisée comme adjectif, comme dans « une pièce avec des dialogues « tranche de vie » ». Le terme est né entre 1890 et 1895 en tant que calque de l’expression française tranche de vie, attribuée au dramaturge français Jean Jullien (1854-1919).

Jullien a introduit le terme peu de temps après une mise en scène de sa pièce La Sérénade, comme l’a noté Wayne S. Turney dans son essai « Notes on Naturalism in the Theatre »:

La Sérénade a été introduite par le Théâtre Libre en 1887. C’est un excellent exemple de rosserie, c’est-à-dire des pièces traitant de personnages corrompus, moralement en faillite qui semblent respectables, « souriants, souriants, damnés méchants… » Jullien nous a donné le fameux apothegme définissant le naturalisme dans son Théâtre vivant (1892) :  » Une pièce est une tranche de vie mise en scène avec de l’art. »Il continue en disant cela »…notre but n’est pas de créer le rire, mais la pensée. » Il a estimé que l’histoire d’une pièce ne se termine pas avec le rideau, qui n’est « qu’une interruption arbitraire de l’action qui laisse le spectateur libre de spéculer sur ce qui se passe au-delà de vos attentes… »

Au cours des années 1950, l’expression a été couramment utilisée dans les critiques de drames télévisés en direct, notamment les téléfilms de JP Miller, Paddy Chayefsky et Reginald Rose. À cette époque, il était parfois utilisé comme synonyme du terme péjoratif réalisme de l’évier de cuisine adopté dans les films et le théâtre britanniques.

En 2017, le scénariste et chercheur Eric R. Williams a identifié les films de tranches de vie comme l’un des onze super-genres de la taxonomie de ses scénaristes, affirmant que tous les longs métrages narratifs peuvent être classés par ces super-genres. L’un est le drame. Les dix autres super-genres sont l’Action, le Crime, la Fantaisie, l’Horreur, la Romance, la Science-Fiction, le Sport, le Thriller, la Guerre et le Western. Williams identifie les films suivants comme quelques exemples de films dans le super-genre Slice of Life: Boyhood, Captain Fantastic, Fences, Moonlight, The Terminal et Waitress.

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