Cette affection consiste en une ténosynovite du premier compartiment dorsal. Dans ce compartiment au niveau du poignet se trouvent les tendons extenseurs pollicis brevis (EPB) et abducteurs pollicis longus (APL). Elle se manifeste par une douleur à la base du pouce qui migre vers le poignet et l’avant-bras. Cela empire avec le mouvement du pouce ou la prise en main. C’est particulièrement gênant lorsque vous essayez d’ouvrir des bocaux à grande bouche tels que des cornichons. La douleur est de nature crescendo empêchant souvent la capacité de continuer à tenir l’objet.
Cause
On pense que ce syndrome résulte d’une surutilisation combinée à une blessure subaiguë au poignet. Il peut être vu dans les stades terminaux de la grossesse et post-partum. Les patients présentant des troubles de la rétention hydrique peuvent présenter une Ténosynovite de de Quervain.
Diagnostic
Les antécédents et l’examen physique sont cruciaux pour poser ce diagnostic car plusieurs autres conditions peuvent imiter ce syndrome. L’histoire est généralement celle d’une douleur croissante chronique au poignet qui migre vers le pouce et l’avant-bras. À l’examen, une sensibilité localisée sera palpable au-dessus du poignet où les tendons se croisent sous le rétinacule extenseur dans leur tunnel. Il y a 6 tunnels à l’arrière du poignet (dorsal). Le tunnel concerné sera le premier compartiment dorsal. Un test sensible est le test de Finklestein dans lequel les doigts saisissent le pouce, puis tout le poignet est dévié ulnaire (poussé vers le petit doigt). Une douleur sur l’extension ou l’abduction du pouce résisté peut également être observée. Les rayons X ne sont généralement pas indiqués.
Traitement
Le traitement conservateur commence généralement par une attelle au poignet et au pouce. (Veuillez noter qu’une attelle du canal carpien n’immobilise PAS adéquatement le pouce)
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont utilisés pour réduire l’inflammation. À l’occasion, votre chirurgien orthopédiste peut injecter une solution de stéroïdes dans le premier compartiment dorsal. Si les symptômes persistent, votre chirurgien peut recommander une intervention chirurgicale. Dans cette procédure de 10 minutes, le toit du tunnel est libéré, permettant aux tendons de glisser librement. Une attelle est appliquée qui permet un mouvement à la pointe du pouce pour maintenir les tendons glissants. Habituellement, le patient retourne à ses activités complètes deux semaines après l’opération.
Anecdotes
Fritz de Quervain a décrit ce syndrome pour la première fois en 1895. C’était un éminent chirurgien général qui était professeur de chirurgie à Berne, en Suisse. Il est né à Sion dans le canton du Valais en Suisse, où son père était pasteur. Après sa formation chirurgicale, il s’installe dans le quartier horloger de La Chaux-de-Fonds. Il a beaucoup travaillé sur le goitre thyroïdien et est responsable de l’introduction du sel de table iodé pour aider à prévenir le goitre. Initialement, on pensait que ce syndrome de ténosynovite était dû à la tuberculose.