Le Salon exposait des peintures du sol au plafond et sur chaque pouce d’espace disponible. La bousculade des œuvres d’art est devenue le sujet de nombreuses autres peintures, y compris le Salon de Pietro Antonio Martini de 1785. Les catalogues imprimés des Salons sont des documents de base pour les historiens de l’art. Les descriptions critiques des expositions publiées dans les gazettes marquent le début de l’occupation moderne du critique d’art.
La révolution française a ouvert l’exposition aux artistes étrangers. Au 19ème siècle, l’idée d’un Salon public s’est étendue à une exposition annuelle de peintures et de sculptures nouvelles parrainée par le gouvernement, organisée dans de grandes salles commerciales, à laquelle le public porteur de billets était invité. Le vernissage de la soirée d’ouverture a été une grande occasion sociale, et un coup de cœur qui a donné matière à des caricaturistes de journaux comme Honoré Daumier. Charles Baudelaire, Denis Diderot et d’autres ont écrit des critiques des Salons.
La révolution de 1848 libéralisa le Salon. La quantité de travaux refusés a été considérablement réduite. En 1849, des médailles ont été introduites.
Premiers groupes dissidents
Les jurys de plus en plus conservateurs et académiques n’étaient pas réceptifs aux peintres impressionnistes, dont les œuvres étaient généralement rejetées ou mal placées si elles étaient acceptées. Le Salon s’oppose à l’abandon des styles de peinture traditionnels par les impressionnistes. En 1863, le jury du Salon refusa un nombre inhabituellement élevé de peintures soumises. Un tollé en a résulté, en particulier de la part d’exposants réguliers qui avaient été rejetés. Afin de prouver que les Salons étaient démocratiques, Napoléon III institua le Salon des Refusés, contenant une sélection des œuvres que le Salon avait rejetées cette année-là. Il a ouvert le 17 mai 1863, marquant la naissance de l’avant-garde. Les Impressionnistes ont organisé leurs propres expositions indépendantes à 1874, 1876, 1877, 1879, 1880, 1881, 1882 et 1886.
En 1881, le gouvernement retire le parrainage officiel du Salon annuel, et un groupe d’artistes organise la Société des Artistes Français pour en assumer la responsabilité.