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3. Discussion

La thyrotoxicose peut se manifester de plusieurs façons, notamment des nausées, des douleurs abdominales, des palpitations et des vomissements. Cependant, les vomissements en tant que symptôme principal de la thyrotoxicose sont rares. Après avoir examiné la littérature, 34 cas de vomissements thyréotoxiques ont été signalés dans la littérature anglaise. Parmi ces patients, l’âge variait de 19 à 74 ans, et seulement 5 étaient des hommes (Chen et al., 2003; Al Sayed et Al Awadhi, 2007). Nous avons trouvé des données similaires dans la littérature chinoise. Xu et coll. (2007) ont rapporté que l’âge de ces 132 patients chinois variait de 20 à 76 ans, parmi lesquels 26 étaient des hommes, et la plupart d’entre eux étaient mal diagnostiqués avec une maladie digestive. L’évolution de la maladie était assez différente, la plus courte étant de 4 jours et la plus longue de 270 jours. Dans notre cas, le jeune homme avait des vomissements sévères récurrents pendant sept ans, la plus longue histoire de vomissements thyréotoxiques chez un patient. De plus, le jeune homme a présenté de graves vomissements qui ont affecté sa vie, ce qui est très différent des autres cas signalés.

Les patients rapportés dans les littératures anglaise et chinoise ont tous amélioré leurs symptômes de vomissements après le diagnostic et le traitement de l’hyperthyroïdie. Dans notre cas, le jeune homme a également cessé de vomir après le traitement, même s’il souffrait toujours de gastrite chronique. Les vomissements dans l’hyperthyroïdie peuvent être causés par une thyréotoxicose, qui peut être le symptôme principal de l’hyperthyroïdie.

Les mécanismes provoquant des vomissements dans la thyrotoxicose restent à déterminer. Les mécanismes possibles de ce symptôme incluent une modification de la motilité gastrique, qui peut résulter d’un excès d’hormones thyroïdiennes (Sellin et Vassiopoulou-Sellin, 2000). L’hyperthyroïdie peut provoquer une hyperpéristalsie entraînant un dysfonctionnement de la sortie conduisant à des vomissements. Kissakol et coll. (2003) ont suggéré que dans l’hyperthyroïdie subclinique, la vidange gastrique des solides était similaire à celle des sujets témoins sains correspondant à l’âge. Le dysfonctionnement gastro-intestinal dépend de la gravité de l’état hyperthyroïdien et pourrait résulter d’une altération de la régulation neurohormonale (Kisakol et al., 2003). L’augmentation de l’activité β-adrénergique dans l’hyperthyroïdie est le mécanisme le plus probable de vomissements thyréotoxiques (Bilezikian et Loeb, 1983).

Allongé au lit peut soulager les symptômes de vomissements, comme cela a été observé chez notre patient. En effet, ses vomissements s’aggravaient après les repas ou pendant la marche. Nous avons considéré la gastroptose comme le résultat d’une émaciation sévère. Ce symptôme serait aggravé par la position debout, en particulier après les repas, ce qui a été soutenu par l’étude des repas de baryum de l’estomac.

Le patient souffrait de gastrite chronique et d’un ulcère gastro-duodénal. La coexistence de l’hyperthyroïdie et de l’ulcère peptique est extrêmement rare dans la littérature. Crile (1934) a signalé que l’incidence de l’ulcère peptique chez les patients hyperthyroïdiens était de 48 cas sur 9 618 examinés (environ 0,5%). Cependant, il a également été signalé que la maladie s’accompagne souvent d’une gastrite chronique (Garbat, 1951). On sait maintenant que l’ulcère peptique est causé par une infection à H. pylori et une sécrétion excessive d’acide gastrique. En ce qui concerne la corrélation entre l’hyperthyroïdie et l’ulcère peptique, Aoyagi et al. (1982) ont constaté que la valeur moyenne de la production d’acide gastrique était plus élevée chez les patients hyperthyroïdiens que chez les témoins, la production d’acide gastrique extrêmement élevée étant notée chez 8 des 24 patients hyperthyroïdiens. Ils considéraient que la coexistence de l’hyperthyroïdie et de l’ulcère peptique était peu fréquente mais non rare (Aoyagi et al., 1982). Dans notre cas, nous avons trouvé la coloration de H. pylori négative par biopsie de la muqueuse gastrique. Bien que le patient n’ait été que partiellement soulagé après un traitement avec des inhibiteurs de la pompe à protons, il souffrait toujours de gastrite à long terme, ce qui a été soutenu par l’endoscopie. Puisque ses symptômes de nausées et de vomissements ont disparu après la prise de propylthiouracile, nous soupçonnons donc que l’hyperthyroïdie peut être la principale cause de vomissements dans notre cas.

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