Pacte Rush-Bagot, 1817 et Convention de 1818

Le Pacte Rush-Bagot était un accord entre les États-Unis et la Grande-Bretagne visant à éliminer leurs flottes des Grands Lacs, à l’exception des petits patrouilleurs. La Convention de 1818 fixa la frontière entre le territoire du Missouri aux États-Unis et l’Amérique du Nord britannique (plus tard le Canada) au quarante-neuvième parallèle. Les deux accords reflétaient l’apaisement des tensions diplomatiques qui avaient conduit à la guerre de 1812 et marquaient le début de la coopération anglo-américaine.

Carte des Grands Lacs

Les dirigeants politiques américains avaient depuis longtemps exprimé leur intérêt pour le désarmement des Grands Lacs et avaient proposé une telle mesure lors des négociations qui ont conduit au traité Jay de 1794, mais les responsables britanniques avaient rejeté cette proposition. Pendant la guerre de 1812, la Grande-Bretagne et les États-Unis avaient construit des flottes de navires sur les lacs Érié et Ontario et ont livré de nombreuses batailles dans la région. Vers la fin de la guerre, les forces américaines dominaient les lacs. Après la guerre, les deux puissances se méfiaient de la force militaire de l’autre et une course à la construction navale s’ensuivit après la guerre. Cependant, les deux pays souhaitent également réduire leurs dépenses militaires. Malheureusement, le traité de Gand, qui a mis fin à la guerre, ne contenait aucune disposition de désarmement. Cependant, il a établi des commissions pour résoudre les zones contestées le long de la frontière (comme déterminé par le traité de Paris de 1783) entre les États-Unis et l’Amérique du Nord britannique.

Bien que les tensions entre la Grande-Bretagne et les États-Unis soient restées élevées le long des Grands Lacs, les relations générales se sont améliorées. Après la guerre, le commerce rebondit et les dirigeants politiques britanniques considèrent de plus en plus les États-Unis comme un partenaire commercial précieux, tout en réalisant que l’Amérique du Nord britannique serait coûteuse et difficile à défendre si une autre guerre éclatait. Lorsque le ministre américain en Grande-Bretagne, John Quincy Adams, proposa le désarmement le 25 janvier 1816, le ministre britannique des Affaires étrangères, le Vicomte Castlereagh, répondit favorablement. Le gouvernement britannique avait déjà envoyé Charles Bagot comme ministre aux États-Unis avec l’intention d’améliorer les relations entre les deux pays.

Bagot a rencontré le secrétaire d’État James Monroe de manière informelle et est finalement parvenu à un accord avec son successeur, le secrétaire d’État par intérim Richard Rush. L’accord limitait la navigation militaire sur les Grands Lacs à un à deux navires par pays sur chaque lac. Le Sénat américain ratifia l’accord le 28 avril 1818. Le gouvernement britannique considérait qu’un échange diplomatique de lettres entre Rush et Bagot suffisait à rendre l’accord effectif.

Secrétaire d’État Richard Rush

Outre la question de la navigation militaire des Grands Lacs, le gouvernement britannique était également ouvert à des négociations sur un certain nombre d’autres points de discorde qui n’avaient pas été résolus par le traité de Gand. Plusieurs commissions se réunirent pour régler les différends frontaliers le long de la frontière américaine avec l’Amérique du Nord britannique. L’une de ces commissions attribua plusieurs îles au large des côtes du Maine au Nouveau-Brunswick. Cependant, les négociateurs sont dans l’impasse sur d’autres parties des frontières nord du Maine et du New Hampshire. Cette question ne sera résolue qu’avec le traité Webster-Ashburton de 1842, qui réglera également la frontière entre le Canada et le nord-est du Minnesota.

Plusieurs autres comités distincts ont déterminé d’autres tronçons de frontière que les négociateurs du traité de Paris de 1783 avaient tracés avec des cartes erronées. Les commissions ont divisé le St. L’île Wolfe, près de Kingston, en Ontario, aux Britanniques et la Grosse Île, près de Détroit, aux États-Unis. Les négociateurs britanniques et américains ont également convenu de faire de l’actuel Angle Inlet, au Minnesota, le point final de la frontière de 1783 et de permettre à la Convention de 1818, conclue par Rush et Albert Gallatin, de déterminer la frontière à l’ouest de ce point.

Pendant que ces commissions débattent des questions frontalières, Rush et Gallatin concluent la Convention anglo-américaine de 1818 qui, entre autres choses, confirme les droits permanents des États-Unis de pêcher au large de Terre-Neuve-et-Labrador. La Convention prévoyait également une médiation russe sur la question des esclaves échappés aux mains des Britanniques (les propriétaires d’esclaves américains recevaient finalement une compensation monétaire) et déterminait également que la frontière entre Angle Inlet s’étendrait au sud jusqu’au quarante-neuvième parallèle, puis à l’ouest jusqu’aux montagnes Rocheuses. Le pays de l’Oregon resterait ouvert aux deux pays pendant dix ans.

Bien que les accords ne règlent pas complètement les différends frontaliers et les accords commerciaux, l’accord Rush-Bagot et la Convention de 1818 marquent un tournant important dans les relations anglo-américaines et américano-canadiennes.

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