Régions kurdes de Turquie.
Aperçu d’un point de vue politique
D’un point de vue politique, la « question kurde” est caractérisée comme étant à la fois un dilemme dissuasif en matière de politique étrangère et de sécurité pour les Turcs. Ceux qui ont étudié la question identifient des éléments (politiques) du terrorisme, une stratification économique sombre et des violations des droits de l’homme. Par exemple, Ozcelik mentionne qu’à l’échelle internationale, le dilemme kurde génère des tensions entre les voisins de la Turquie, comme la Syrie, et a empêché la Turquie d’être acceptée dans l’UE (2006, p. 1). L’un des principaux obstacles à leur adhésion à l’UE est l’existence de l’organisation terroriste kurde, le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) (Ozcelik, 2006, pg. 3). Les chercheurs estiment que la Turquie n’est pas encore qualifiée pour l’UE en raison des violations des droits de l’homme assez récentes dont a été témoin le conflit militaro-PKK de 1984. L’importance d’un discours sur les droits de l’homme qui était déjà en hausse au début des années 1990 est devenue pertinente sur le plan international pendant ce conflit meurtrier et est encore fraîche dans l’esprit des Kurdes et de la communauté internationale (Yegen, 2006, p. 136). Le conflit kurde, qui a commencé avant même la création de la République turque en 1923 (Ozcelik, 2006, pg. 1) peut être considéré comme un dilemme de sécurité, au niveau national et international, car il répond aux exigences du « modèle en spirale » de Shiping Tang: anarchie, auto-assistance vers la sécurité, peur et ensuite concurrence du pouvoir (Tang, 2011, p. 515). La concurrence du pouvoir est illustrée aujourd’hui par l’utilisation par le PKK et l’armée turque de tactiques de peur (nationales) et par le soutien de la Syrie à cette organisation terroriste kurde (internationale) (Ozcelik, 2006, p. 5).
Le mécontentement kurde, comme l’affirme W.W Isajiw, doit également être considéré à partir d’un paradigme économique historique (2000, p. 118). James et Ozdamar décrivent la tension sous-jacente entre la Syrie et la Turquie comme une concurrence économique (2009, p. 23) et Ozcelik répète que l’urbanisation rapide passée a entraîné des conditions de vie pauvres et précaires pour des millions de Kurdes turcs (2006, p. 5).
Aperçu d’un point de vue psychologique
Les chercheurs ont plus récemment étudié le dilemme kurde du point de vue psychologique du groupe ethnique minoritaire (Kurdes) et du groupe ethnique majoritaire (Turcs). Historiquement parlant, les besoins humains de base (BHN) ont commencé à être retirés aux Kurdes lorsque l’Empire ottoman a commencé à décliner en 1913. Leur autonomie et leurs droits fondamentaux en matière de langue, de religion et de sécurité physique leur ont été retirés par un régime turc non inclusif qui souhaitait une centralisation (Yegen, 2006, p. 122). Ozcelik affirme cependant que les Turcs ont également un » besoin humain non négociable » fondamental : la sécurité (2006, p. 4). Ce BHN a été mis en péril au fil des ans par ce que les Turcs perçoivent comme un manque de loyauté politique de la part des groupes kurdes (Yegen, 2006, pg. 123).
Ted Gurr affirme dans son idée de Privation relative (RD) qu’il existe un « écart perçu entre les ”attentes de valeur » (VE) (ressources auxquelles on se sent droit) et les « capacités de valeur » (VC) (ressources que l’on se sent capable d’acquérir et de conserver) » (Ozcelik, 2006, p. 5). En utilisant la perspective RD de Gurr, Sezai Ozcelik souligne que nous pouvons mieux comprendre l’insatisfaction des Turco-Kurdes qui ont assisté à une augmentation de la pauvreté dans le sud en accord avec une augmentation du développement économique à l’ouest (2006, p.5).Pourtant, tous ces facteurs de causalité sont sous-jacents aux idées de base de l’identité et aux perceptions de la réalité.Suite à la page suivante «