Draco (/ˈdrekkoʊ/; Grec: Δράκων, Drakōn; fl. c. 7ème siècle avant JC), également appelé Drako ou Drakon, a été le premier législateur enregistré d’Athènes dans la Grèce antique. Il a remplacé le système dominant de droit oral et de querelle de sang par un code écrit à appliquer uniquement par un tribunal. Draco a été le premier législateur démocratique, demandé par les citoyens athéniens d’être législateur de la cité-État, mais les citoyens ignoraient totalement que Draco établirait des lois caractérisées par leur dureté. Depuis le 19ème siècle, l’adjectif draconien (grec: δρακόντειος drakónteios) fait référence à des règles ou des lois tout aussi impitoyables, en grec, en anglais et dans d’autres langues européennes.
Vie
Lors de la 39e Olympiade, en 622 ou 621 av.J.-C., Draco a établi le code juridique avec lequel il est identifié.
On sait peu de choses sur sa vie. Il a peut-être appartenu à la noblesse grecque de l’Attique, avec laquelle le texte Suda du 10ème siècle l’enregistre comme contemporain, avant la période des Sept Sages de Grèce. Il raconte également une histoire folklorique de sa mort au théâtre Éginète. Dans un spectacle traditionnel d’approbation de la Grèce antique, ses partisans « lui ont jeté tellement de chapeaux, de chemises et de capes sur la tête qu’il s’est étouffé et a été enterré dans ce même théâtre ». La vérité sur sa mort n’est toujours pas claire, mais on sait que Draco a été chassé d’Athènes par les Athéniens vers l’île voisine d’Égine, où il a passé le reste de sa vie.
Constitution draconienne
Les lois (θεσμοί-thesmoi) qu’il a posées ont été la première constitution écrite d’Athènes. Pour que personne ne les ignore, ils ont été affichés sur des tablettes de bois (ξξονες-axones), où ils ont été conservés pendant près de deux siècles sur des stèles en forme de pyramides à trois faces (κύρβεις-kyrbeis). Les tablettes étaient appelées axones, peut-être parce qu’elles pouvaient être pivotées le long de l’axe de la pyramide pour lire n’importe quel côté.
La constitution comportait plusieurs innovations majeures:
- Au lieu de lois orales connues d’une classe particulière, appliquées et interprétées arbitrairement, toutes les lois étaient écrites, étant ainsi portées à la connaissance de tous les citoyens lettrés (qui pouvaient faire appel à l’Aréopage pour les injustices): « la constitution formée sous Draco, lors de l’élaboration du premier code de lois ». (Aristote: Constitution athénienne, Partie 5, Section 41)
- Les lois distinguent entre meurtre et homicide involontaire.
Les lois étaient particulièrement sévères. Par exemple, tout débiteur dont le statut était inférieur à celui de son créancier était contraint à l’esclavage. La peine est plus clémente pour ceux qui ont une dette envers un membre d’une classe inférieure. La peine de mort était la punition même pour des infractions mineures, telles que le vol d’un chou. En ce qui concerne l’utilisation libérale de la peine de mort dans le code draconique, Plutarque déclare: « On dit que Drakon lui-même, lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait fixé la peine de mort pour la plupart des infractions, a répondu qu’il considérait que ces crimes mineurs le méritaient, et qu’il n’avait pas de peine plus grande pour les plus importants ».
Toutes ses lois ont été abrogées par Solon au début du 6ème siècle avant JC, à l’exception de la loi sur les homicides.
Loi sur les homicides
Après de nombreux débats, les Athéniens ont décidé de réviser les lois, y compris la loi sur les homicides, en 409 av.J.-C. La loi sur les homicides est une inscription très fragmentée mais stipule qu’il appartient aux proches de la victime de poursuivre un tueur. Selon la partie conservée de l’inscription, les homicides involontaires ont été condamnés à l’exil.
Il n’est pas clair si la loi de Draco spécifiait la peine pour homicide volontaire. En 409 av. J.-C., l’homicide volontaire a été puni de mort, mais la loi de Draco commence, « καμμ μὲ » κ ρονοίς τε », ce qui est ambigu et difficile à traduire. Une traduction possible propose: « Même si un homme n’en tue pas intentionnellement un autre, il est exilé ».
Conseil des Quatre Cents
Draco a introduit le Conseil des Quatre Cents choisi par lot, distinct de l’Aréopage, qui a évolué dans les constitutions ultérieures pour jouer un rôle important dans la démocratie athénienne. Aristote note que Draco, tout en ayant les lois écrites, a simplement légiféré pour une constitution athénienne non écrite existante, telle que la définition des qualifications exactes pour l’éligibilité au poste.
Draco a étendu la franchise à tous les hommes libres qui pouvaient se doter d’un ensemble d’équipement militaire. Ils élisaient le Conseil de Quatre Cents parmi leur nombre; neuf archontes et les trésoriers étaient tirés de personnes possédant un bien non grevé d’au moins dix minas, les généraux (strategoi) et les commandants de cavalerie (hipparchoi) de ceux qui pouvaient montrer un bien non grevé d’au moins cent minas et avaient des enfants nés dans un mariage légal de plus de dix ans. Ainsi, en cas de décès, leur succession pourrait passer à un héritier compétent. Ces officiers devaient rendre des comptes aux prytanes (conseillers), stratèges (généraux) et hipparchoi (officiers de cavalerie) de l’année précédente jusqu’à ce que leurs comptes aient été vérifiés. « Le Conseil de l’Aréopage était gardien des lois, et veillait sur les magistrats pour s’assurer qu’ils exécutaient leurs fonctions conformément aux lois. Toute personne qui se sentirait lésée pourrait déposer une information devant le Conseil de l’Aréopage, pour déclarer quelle loi a été violée par le tort qui lui a été fait. Mais, comme on l’a déjà dit, les prêts étaient garantis aux personnes des débiteurs, et la terre était entre les mains de quelques-uns. »