D.H. Lawrence

Sons and Lovers

Les deux premiers romans, la première pièce de Lawrence et la plupart de ses premières nouvelles, y compris des chefs-d’œuvre tels que Odour of Chrysanthemums et Daughters of the Vicar (recueillis dans The Prussian Officer, and Other Stories, 1914), utilisent l’expérience précoce comme point de départ. Sons and Lovers porte ce processus jusqu’à la quasi-autobiographie. Le livre dépeint Eastwood et la ferme Haggs, les pôles jumeaux de la jeunesse de Lawrence, avec un réalisme saisissant. Le personnage central, Paul Morel, est naturellement identifié à Lawrence; le père mineur qui boit et la mère puissante qui lui résiste sont clairement calqués sur ses parents; et la dévotion douloureuse de Miriam Leivers ressemble à celle de Jessie Chambers. Un frère aîné, William, qui meurt jeune, fait le parallèle avec le frère de Lawrence, Ernest, qui a connu une mort prématurée. Dans le roman, la mère se tourne vers son fils aîné William pour un épanouissement émotionnel à la place de son père. Cette section du manuscrit original a été beaucoup réduite par Garnett avant sa publication. L’édition de Garnett a non seulement éliminé certains passages du franc-parler sexuel, mais a également supprimé les éléments structurels répétitifs qui constituent l’établissement d’un modèle dans le comportement de la mère et qui expliquent les noms pluriels du titre. À la mort de William, son jeune frère Paul devient la mission de la mère et, finalement, sa victime. L’amour adolescent de Paul pour Miriam est miné par la domination de sa mère; bien que fatalement attiré par Miriam, Paul ne peut être sexuellement impliqué avec personne comme sa mère, et la relation sexuelle qu’il lui impose s’avère un désastre. Il a alors, en réaction, une liaison passionnée avec une femme mariée, Clara Dawes, dans ce qui est la seule partie purement imaginaire du roman. Le mari de Clara est un ouvrier ivre qu’elle a miné par sa supériorité sociale et intellectuelle, de sorte que leur situation reflète celle des Morilles. Bien que Clara veuille plus de lui, Paul ne peut gérer la passion sexuelle que lorsqu’elle est séparée de l’engagement; leur liaison se termine après que Paul et Dawes se soient disputés un combat meurtrier, et Clara retourne auprès de son mari. Paul, malgré toute son intelligence, ne peut pas saisir pleinement ses propres motivations inconscientes, mais Lawrence les transmet silencieusement dans le schéma de l’intrigue. Paul ne peut être libéré que par la mort de sa mère, et à la fin du livre, il est enfin libre de prendre sa propre vie, bien qu’il reste incertain s’il peut enfin vaincre son influence. L’ensemble du récit peut être considéré comme l’étude psychanalytique de Lawrence sur son propre cas, la lutte d’un jeune homme pour se détacher de sa mère.

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